Montréal dans les années 1940 et 1950 était la métropole du Canada. En plus d’être la plus grande ville canadienne ainsi que le moteur économique et financier du pays, Montréal affichait sa différence par la richesse de sa vie culturelle et artistique, par la diversité de sa population et par la réputation dont elle jouissait comme capitale du plaisir en Amérique du Nord. Dans Le vice et la vertu, le journaliste et auteur montréalais William Weintraub décrit avec beaucoup d’affection et d’humour la vie de tous les jours dans le Montréal de sa jeunesse, alors que «deux solitudes» vivaient côte à côte sans se connaître: d’une part, la majorité de souche française, sous la férule du premier ministre Duplessis et de l’Église catholique, et de l’autre, une minorité bigarrée, composée d’anglophones d’origines britannique, écossaise et irlandaise, en plus d’une importante communauté juive, ainsi qu’un nombre grandissant d’immigrants d’Europe, fuyant la pauvreté et la guerre. Le récit est peuplé d’anecdotes croustillantes et de personnalités mémorables, dont Camillien Houde, Jean Drapeau, ou Pax Plante, les caïds et divas du monde interlope, la célèbre effeuilleuse Lili Saint-Cyr, ou le grand jazzman Oscar Peterson.